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Perspectives relatives aux marchés

L’empreinte de la crise du coronavirus sur l’indice boursier suisse SMI – les gagnants et les perdants

Commentaire du CIO, 28 avril 2020

Dr. Sandro Merino, Chief Investment Officer
Aujourd’hui, le nombre des cas d’infection confirmés par des tests à l’échelle mondiale a dépassé la barre des 3 millions, dont un million aux États-Unis. Globalement, les cas confirmés quotidiennement continuent d’afficher une tendance à la baisse, surtout en Europe. Au Japon et à Singapour, on a enregistré un rebond des cas d’infection la semaine dernière. Le nombre de cas est relativement faible et la tendance est repartie à la baisse entre-temps. Aujourd’hui encore, la reprise des marchés boursiers mondiaux se poursuit. L’indice boursier suisse SMI affiche une baisse inférieure à 7 % depuis le début de l’année. Si l’on tient également compte des dividendes distribués jusqu’ici, le rendement global n’est plus que d’environ -4 % depuis le début de l’année. Des pertes étonnamment faibles si l’on considère que la planète fait face au plus grand effondrement économique depuis la Grande Dépression des années 1930.

Si l’on observe le rendement global, depuis le début de l’année, des 20 entreprises composant l’indice SMI, on obtient un profil du tissu économique suisse, du moins pour les grandes entreprises cotées à la bourse suisse. On peut en quelque sorte considérer ce profil de rendement comme l’empreinte de la crise du coronavirus sur le tissu économique suisse:
on pourrait naturellement en dire beaucoup sur ce graphique. Nous nous limiterons ici à quelques considérations – un instantané du SMI: L’entreprise Lonza mène le bal. La production d’un vaccin destiné à un usage mondial nécessiterait de grandes quantités de substances chimiques spécialisées. 1 seul gramme de vaccin par individu utilisé pour 8 milliards de personnes impliquerait la production d’une quantité nette de vaccin de 8000 tonnes. L’action Roche est elle aussi nettement en hausse. Lors d’une nouvelle phase de la pandémie marquée par une plus grande quantité de tests réalisés à l’aide de systèmes de diagnostic automatisés et très puissants, l’entreprise bâloise pourrait jouer un rôle important. Durant ces mois de confinement et de télétravail, les services de Swisscom font l’objet d’une demande exceptionnelle. En tant que fabricant de produits de consommation courante, Nestlé, dont l’action est très prisée, est lui aussi comparativement moins affecté par un recul de son chiffre d’affaires durant la crise. Givaudan, producteur d’arômes et de parfums, est également associé à la production de produits de consommation courante et de cosmétiques. Le cours de l’action Givaudan se porte donc bien lui aussi pendant cette crise.

L’action Credit Suisse est celle qui a le plus plongé jusqu’ici en 2020 (parmi les entreprises de l’indice SMI). Les perspectives de faible activité dans la banque d’investissement au plan international, l’accroissement des risques lors de l’octroi de crédits, un niveau de taux d’intérêt encore plus bas et une baisse de la valeur des actifs client en gestion pèsent très fortement sur le cours de l’action. L’action UBS est touchée de manière similaire, mais avec une ventilation un peu différente de ces facteurs. Les assurances Zürich, Swiss Life et le réassureur Swiss Re souffrent également. La valeur des obligations et des actions qui garantissent dans leurs bilans le financement des prestations d’assurance promises a globalement diminué, ce qui plombe le cours des actions des assureurs.

Sur les marchés mondiaux de l’emploi, les perspectives sont bien sombres; il n’est donc pas surprenant qu’Adecco, le leader du travail temporaire, soit à la peine. Le fait que 40 % des performances économiques suisses proviennent des exportations et que les perspectives restent très incertaines sur ce plan se reflète dans les pertes encourues par ABB, Geberit, Richemont et Swatch. Il est recommandé d’opter pour une diversification suffisante et bien réfléchie (au moins 15 titres) de son portefeuille d’actions – ce conseil se confirme aussi dans cette phase de marché. À moins d’être en mesure de miser sur les 3 à 5 actions qui seront les futures gagnantes.

Le graphique suivant présente le rendement global des actions du SMI (c’est-à-dire avec les dividendes distribués et hors déduction de l’impôt anticipé) sur les dix dernières années (du début 2010 à la fin 2019). Les gagnants de la dernière décennie ont donc été SIKA +723 % (investissement plus qu’octuplé sur 10 ans), Lonza +555 % (plus que sextuplé) et Swiss Life + 412 % (plus que quintuplé).
Avec une hausse de 124 %, l’indice global SMI a tout de même lui aussi nettement plus que doublé sur les 10 dernières années. Les rendements exceptionnels des gagnants incitent à la concentration des risques, alors que même les pros parviennent rarement à faire beaucoup mieux que l’indice global SMI. Même si l’aventure est tentante au vu du niveau exceptionnellement élevé des rendements des «actions gagnantes», et que l’on peut aisément se convaincre que ce n’est pas si difficile, ce n’est pas le cas. Les investisseurs avertis sont les mieux placés pour le savoir, car ils en ont souvent fait le rude apprentissage, pendant quelques décennies. Pourtant, nous essayons de générer des plus-values en formulant des recommandations sur des titres isolés. Mais pour nous, il est important de respecter la diversification et la stratégie globale. Nous plaçons même ces aspects stratégiques au cœur de notre activité de conseil. Nos conseillers clientèle se feront un plaisir de vous expliquer comment nous procédons. Ils connaissent aussi les actions que nous privilégions actuellement dans les portefeuilles.

Évolution sur les marchés boursiers

Aujourd’hui mardi, les marchés boursiers ouvrent en terrain positif partout dans le monde. Les marchés des actions européens progressent actuellement d’environ 1,5 %. Pour l’heure, l’indice suisse SMI affiche aussi une hausse d’environ 1,5 %. Les marchés des actions américains devraient eux aussi ouvrir en terrain positif aujourd’hui. Suivant l’indice (Dow Jones / Standard & Poors 500), les actions américaines ont perdu environ 11 % à 15 % depuis le début de l’année, contre quelque 21 % pour les actions européennes, environ 7 % pour les actions suisses et quelque 7 % pour les actions chinoises (indice CSI 300) (tous les chiffres au 28.4.2020 vers 13h15, heure de Bâle, pertes évaluées en CHF).

Bien que nous soyons nous aussi d’avis que nous nous trouvons dans une phase très incertaine et très risquée pour la stratégie de placement, les perspectives s'appuient sur des taux d’intérêts restant extrêmement bas et celles pour les actions sur une inflation très faible à moyen terme. Nous maintenons donc notre pondération tactiquement neutre pour notre quote-part actions de la stratégie de placement.

Nous recommandons de conserver les positions en actions. Vous souhaitez recevoir régulièrement des informations boursières? Abonnez-vous vite à notre Investment Letter.

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